Jeudi, nous irons à Gémenos, au pied du massif de la Sainte-Baume, pour visiter le parc départemental de Saint-Pons, l’une des plus belles forêts de feuillus de Provence où règne la fraîcheur grâce à la présence de l’eau. Cette balade accessible à tous (sauf à nos amis les chiens) longe le ruisseau du Fauge, affluent de l’Huveaune, à l’ombre de grands arbres centenaires et nous amène à l’abbaye cistercienne de Saint-Pons, havre de paix, en passant par le Paradou (moulins à papier), la chapelle Saint-Martin, le Foulon, le moulin à blé de Cuges et la source de St-Pons. Puis, à l’extrémité du parc, en amont du Fauge, nous irons en A/R au gour de l’Oule avec sa belle cascade. Un ‘’gour’’ est un dépôt de calcite bordant un trou d’eau. ‘’Oule’’ signifie marmite, trou d’eau de forme circulaire formé par l’érosion dans des torrents.
Participation : 1 ticket
Inscription (au plus tard la veille de la rando) avec lieu de RV :
par MAIL : brigitte.cazeres@free.fr
ou par SMS : 06.20.53.01.69
– 1er RV : 13h à Trets sur le parking du supermarché Casino bd de l’Europe (D 6 vers St-Maximin).
Covoiturage à organiser.
Trets > Gémenos : 35 mn, 29 km par Peynier, la Bouilladisse, puis A52 sortie n° 34 Gémenos…
– 2e RV : 13h20 au Canet-de-Meyreuil à l’Auberge Provençale, Impasse de Provence, D7N route d’Aix. Se garer après le restau, le long de l’impasse.
(Waze : Impasse de Provence, Meyreuil). Covoiturage à organiser.
Le Canet > Gémenos : 25 mn, 30 km par A52 vers Toulon. Juste après le péage de Pont-de-l’Etoile, sortie n° 34 Gémenos…
– 3e RV : 13h50 à Gémenos sur le parking du Parc Départemental de Saint-Pons, D2.
Départ de la rando. Covoiturage à organiser.
> D’Aix : 35 mn, 39 km par A52 vers Toulon. Juste après le péage de Pont-de-l’Etoile, sortie n° 34 Gémenos. Dans Gémenos, prendre à gauche la D2 vers ‘’Ste-Baume, Vallée de Saint Pons’’. Faire 1 km jusqu’au parking et se garer au bout de celui-ci.
> De Marseille : 30 mn, 28 km par A50, sortie Aubagne-Sud. D8n vers Toulon puis D42e vers Gémenos et D2 vers la vallée de St-Pons.
Application GPS gratuite WAZE sur votre téléphone pour vos déplacements.
Pour cette rando, entrez : Parc de Saint-Pons D2, Gémenos
LE COIN DES ‘’SAVANTURIERS’’
(La lecture nuit gravement à l’ignorance)
Situé au pied du Pic de Bertagne, point culminant des BDR (1043 m), le Parc de Saint-Pons est la propriété du Département depuis 1972. D’une superficie initiale de 378 hectares, le domaine départemental couvre à présent 1 700 hectares.
La beauté du site et la richesse historique des monuments font de ce parc un grand classique. C’est un site protégé et réglementé. Toute l’année la circulation des personnes est autorisée lorsque la vitesse du vent est inférieure à 40km/h (risques d’incendie et de chutes de branches). Des gardes à cheval assurent la surveillance du Parc. Sont interdits : chiens, vélos, cueillette, baignade, feu et pique-nique (une aire aménagée de bancs, tables, poubelles, toilettes est prévue à cet effet à l’entrée du parc).
FLORE ET FAUNE FRAGILES
Arbres de Judée, hêtres (ou fayards), charmes, ifs, cèdres, épicéas, érables, houx et bien d’autres espèces peu communes confèrent à ce site un attrait particulier, tout comme l’âge et la taille de certains arbres.
Dans cette forêt s’épanouissent : le Muscardin doré (petit rongeur forestier), le Cingle plongeur (oiseau vivant le long du cours d’eau), le Chevreuil ou l’emblématique Aigle de Bonelli.
La vallée de Saint-Pons est occupée par l’homme depuis fort longtemps. L’oppidum des Tompines a été identifié comme une zone cultivée et habitée dès l’âge du fer (1000 avant J.-C.), une présence humaine également attestée tout au long de l’époque romaine et du Moyen-âge.
En 1205, le monastère cistercien de Saint-Pons est fondé, Il est progressivement édifié au cours du 13e siècle de même que le moulin à blé de la maison de Saint-Pons. Les religieuses quittent une 1ère fois l’abbaye en 1357. Elles y reviennent brièvement au 15e siècle avant d’abandonner définitivement les lieux en 1426.
En 1563, la famille d’Albertas, riches négociants marseillais, acquiert, auprès de la grande Abbaye de Saint-Victor, la seigneurie de Gémenos. Ils bâtissent un 1er château à l’entrée de la vallée de Saint-Pons. Propriétaires des terres, ils administrent toutes les infrastructures qu’y s’y trouvent : moulins, usines, carrières ou terres arables. Ils confient la gestion du Paradou à des maîtres papetiers et prélèvent une rente de fermage en nature (papier) pour leurs propres besoins.
EN CHEMIN, NOUS VERRONS :
LE PARADOU
Le terme ‘’Paradou’’ vient de ‘’Paradol’’ ou ‘’Parador’’ en occitan qui signifie ‘’moulin à foulon pour battre les draps’’.
Le site du Paradou se compose de 4 entités formant un ensemble : l’usine du Paradou (restaurée en 2010), le Foulon, le Moulin de la cascade, reliés par le canal des Arrosants.
– L’usine du Paradou, dont on peut apercevoir encore la cheminée, est l’un des sites d’une industrie papetière qui s’est développée à Gémenos dès le 16e siècle. Il fonctionnait grâce à quatre chutes d’eau équipées de roues à aubes. En 1738, la papeterie produisait cinq sortes de papier. Une partie de la production était vendue localement, une autre était acheminée vers le port de Marseille d’où elle partait pour l’0rient. Une fabrique de papier à cigarettes ainsi qu’une briqueterie s’y installèrent ensuite. Les lieux furent définitivement abandonnés au 20e siècle.
– Le Foulon est un moulin utilisé au 15e siècle par les moniales pour fouler leurs draps et textiles. Pour rendre l’étoffe plus serrée, elles la comprimaient en la passant entre des cylindres métalliques actionnés par la force de l’eau. Il est mentionné dans les actes de vente au 19e siècle comme moulin à ciment issu des plâtrières qui se trouvaient sur le chemin du Gour de l’Oule.
– Le Moulin de la cascade (Moulin Vieux dit de Cuges) est un ancien moulin à blé, très étroitement lié à l’histoire de Saint-Pons. Propriété des moines victoriens au 11e siècle, puis de l’abbaye cistercienne de Saint-Pons au 13e siècle, il est acquis par la commune de Cuges en 1534. Ses habitants y amenaient leur récolte en empruntant le sentier du blé dont le départ est situé à proximité de la cascade mitoyenne. Reconstruit entre le 16e et le 17e siècle, le moulin devient possession du marquis d’Albertas en 1840. Il présente l’originalité d’être équipé d’une roue horizontale actionnée par la force motrice de l’eau. Les meules ont disparu mais la bluterie servant au tamisage de la farine fraîchement moulue est toujours conservée. En 1900 et jusque dans les années 50 ou 60 le moulin sert à la production d’électricité.
– Le canal des Arrosants est un ouvrage de captage des eaux du Fauge qui alimentait les différents moulins. Il est encore en activité pour l’arrosage des cultures.
LA CHAPELLE SAINT-MARTIN
Située 300m après l’entrée du parc de Saint-Pons, c’était l’ancienne église paroissiale de Gémenos-le-Vieux. Citée pour la 1ère fois en 1080, la chapelle actuelle date de la fin du 13e siècle. De style roman, la chapelle est bordée par les eaux du Fauge. L’édifice a été restauré par l’Association ‘’Les Amis de Saint-Martin’’ en 1995.
L’ABBAYE DE SAINT-PONS (XIIIe siècle)
L’abbaye cistercienne de Saint-Pons est fondée en 1205 par Dame Garcende dont elle fut la 1ère abbesse. Des religieuses de l’ordre de Citeaux y vivèrent cloitrées dans la pauvreté et la prière. Ce bâtiment majestueux est l’exemple le plus complet de monastère féminin. Elle forme ainsi la 4e des ‘’Sœurs provençales’’ de l’Ordre avec Silvacane, Sénanque et le Thoronet, devenant la fille de cette dernière dont l’abbé assure la direction spirituelle.
Les religieuses quittent une 1ère fois l’abbaye en 1357. Elles y reviennent brièvement au 15e siècle avant d’abandonner définitivement les lieux en 1426 pour le Prieuré de l’Almanarre à Hyères qu’elles avaient fondé au 13e siècle.
Au 16e siècle, la famille d’Albertas acquiert progressivement le vallon de Saint-Pons. Après la Révolution, elle subira diverses transformations. Le 19e siècle voit le morcellement et l’industrialisation de la vallée. De riches propriétaires se succèdent comme les frères Richard, puis au 20e siècle, les Laugier Montgolfier. Elle appartient désormais au Conseil Départemental qui l’a entièrement restaurée.
LE FAUGE (du latin fagus silvatica : hêtre, faillard)
Au cœur du parc de Saint-Pons coule un cours d’eau. Il s’agit du Fauge, un des affluents de l’Huveaune. On lui doit en grande partie la forêt de St-Pons, unique en Provence. La source de Saint-Pons, située 50 m derrière l’abbaye, ne se tarit jamais.
Au 13e siècle, l’implantation des moniales cisterciennes dans le vallon nécessite le développement d’un vaste réseau de canaux, indispensables à la vie du monastère. A partir du 16e siècle, l’usage des canaux fera l’objet de règlements méticuleux et l’eau sera amenée jusqu’aux fontaines du village. (Savez-vous que Gémenos, au début du 20e siècle, eut sa fabrique d’eau minérale : l’eau Mont-Val ?).
La légende de Blanche de Simiane
Dans le lit du Fauge, près de la source, prospère une algue rouge microscopique appelée « Hildenbrandia rivularis » dont la présence ici relève du mystère. En effet, elle ne se développe ordinairement qu’en montagne, dans les torrents alpins, au contact d’une eau très pure.
Aussi, du mystère à la légende, le pas a été allègrement franchi. On raconte qu’une nuit d’orage, une horde de chevaliers serait venue demander asile au cloître. Il s’ensuivit une nuit d’effroi. Seule Blanche de Simiane y échappera, fuyant les avances pressantes d’un soupirant. Arrivée au petit pont franchissant le Fauge, elle l’aurait enjambé pour se jeter « dans la gorge où le torrent s’élance en grondant ». Et l’algue rouge dans tout cela ? C’est, rapporte-t-on, la représentation du sang de la pure nonne que le temps ne saurait effacer.
dernière modification le 3 juin 2024 par Robert